le CASTING (2)

le CASTING (2)
"-Comment oses- tu me traiter de boniche ?
-oui c'est bien ce que tu es en réalité, réfléchis bien, si mon frère n'avait pas poser les yeux sur toi , tu serais encore à récurer la cuvette des toilettes . tu n'es rien de plus que ça : celle qui nettoie après les autres et je ne laisserai jamais une moins que rien comme toi prendre position contre moi dans une affaire familiale
- oui , j' étais peut être juste une employée autrefois mais aujourd'hui que tu le veuilles ou non ..."
heu je sais plus le texte c'est "que tu le veuilles ou non" ou "que tu le veuilles ou pas" .
Je m'étais retirée dans les loges, histoire de répéter à haute voix mon texte sans être interrompue par les causeries sans importances de mes rivales .
je jette rapidement un coup d’œil sur le scénario avant de me remettre à la mise en scène quand tout à coup je sens une tape sur mon épaule . je me retourne et là en face de moi ,une dame . D'une quarantaine d'années. elle semble un peu négligée même si sa silhouette musclée, preuve des travaux champêtres qu'elle a dû exercer plus jeune , lui assure un corps encore bien conservé .L'ensemble pagne qu'elle a mis laisse entrevoir des bras et des mollets très velus sur un corps rabougri. elle ne semble pas rire du tout et les traits naturellement durs de son visage, semblent encore plus strictes vu qu'elle fronce les sourcils. je me demande bien qui peut bien être ce gorille en cavale , c'est sur avec une telle allure qu'elle n'est certainement pas une candidate au casting . Quoi que dans l'annonce ,ils aient aussi indiqué qu'ils recherchaient une femme avec le parfait profil de la villageoise .Mais même si c'était pour ce rôle qu'elle était venue , que fait elle là maintenant en face de moi ? Je m'empresse donc de lui demander son identité :
-bonjour Madame, vous cherchez quelque chose ou voulez voir quelqu'un? ,la salle d'attente c'est dehors sur votre gauche vous pourrez vous renseigner . Ici c'est réservé aux actrices et là je répète donc je voudrais un peu de concertation.
- Non c'est vous que je suis venue voir
- Non votre visage ne me dis rien
pendant que je parle avec elle, je garde les yeux fixés sur mon texte , il ne faudrait pas qu'une rencontre avec une inconnue me distraie de mon objectif .
- oh , mademoiselle c'est à vous que je parle
de ses bras musclées elle m'arrache mon texte , le jette puis le piétine .
_ tu ne vas pas me dire que tu ne sais pas qui je suis
- non et en toute franchise te connaitre m'importe peu . Tu n'es ni Cameroun Diaz , ni Kim Kardashina pour que ton visage doive évoquer un quelconque souvenir à quelqu'un en plus tu me fais perdre mon temps petite dame donc pour la dernière fois, fiche moi la paix .!Vraiment les gens quand tu veux être un peu poli avec eux , ils te prennent de haut !!
je m'abaisse pour ramasser mon texte que la guenon vient de piétiner quand j'entends :
- je m'appel Ziglobertine Marie , pour moi ne reste pas à l'étranger .
juste après ces mots une rafale de coups pleut sur mon dos , je me lève pour faire face à l'agression mais dans toute ma hauteur, cette femme d' à peine 160 cm est un amas de muscles et elle me traite comme une vendeuse d'attiéké fait avec le manioc pour en tirer de l'amidon . j'ai mal et très vite je me retrouve au sol. je sens des coups pleuvant de partout et m'interrogeant sur le nombre de mes agresseurs . je crois que mes yeux me jouent des tours car seule une hallucination peut me faire croire que cette femme est seule à m'infliger une telle correction . Pendant au moins une dizaine de minutes je me débat puis après, je n'en ai plus la force et me laisse frapper sans essayer de me défendre ou même de me protéger . je me sens faible , ma tête aie , ma tête! . puis je vois mon bourreau sortir de son hideux sacs à main un couteau à pain . là je perd connaissance .
- aie , aie , ma tête , mes pieds , mon cou j'ai mal partout .
soudain je me souviens du casting il faut que je sorte demander aux organisateur de reporter la sélection , il faut que je me lève , je n'y arrive pas . je crie alors :
-au secours à l'aide , à l'aide , venez m'aider . Mais personne
je rampe jusqu’à la porte mais elle est fermée de l'extérieur et quelqu'un a retiré la clé derrière . je frappe la porte de toutes mes forces ou du moins de ce qu'il m'en reste ,mais toujours personne .
j'essaye à nouveau de me relever mais je n'y arrive toujours pas , j’aperçois une chaise derrière les costumes empilés tout au fond de la salle . je rampe jusqu'à elle . enfin je prends appuis sur la chaise et arrive tant bien que mal à me lever . oh j'y suis presque mais soudain je sens mes forces me lâcher je m’effondre à nouveau et là plus rien ...
Lorsque je me réveille à nouveau , un homme sans doute le gardien comme sa tenue l'indique , est en train de me tapoter . je lui explique que je suis venue participer au casting et qu'une dame m'a agressé dans la loge . il me dit que le casting est fini depuis vendredi et que nous sommes lundi matin . il m'aide à me relever . et m'accompagne à la sorti , et m'engouffre dans un taxi , je veux bien lui laisser un pourboire mais mon agresseur m'a tout pris , portable , sac à mais et tout . je lui demande tout de même si il ne connaîtrait pas une certaine Ziglobertine Marie ,mais il répond non un peu agacé que je ne puisse lui laisser une compensation pour ses efforts. je suis trop fatiguée pour parler plus alors je décide de laisser la description pour plus tard . couchée à l'arrière du véhicule je repense à chaque phrase échangée avec cette femme . pourquoi éprouvait elle tant de haine pour moi . Pourquoi ??? Dire que je viens de rater la chance de ma vie et que je ne sais même pas pourquoi . En levant la tête pour indiquer le chemin au chauffeur de taxi je m’aperçois en voyant mon reflet dans le rétroviseur que cette bagarre m'a laissé des séquelles . c'était donc pour ça le coteau de cuisine , Ziglobertine Marie m'avait balafré le visage , pas un endroit de mon jolie minois n'avait été épargné . Tout tout ce qui venait de m'arriver , cela m'attrista encore plus et je me mis à pleurer ...